Je vous propose aujourd'hui un extrait du livre d'Erwin Thoma Le langage secret des arbres : s'inspirer des merveilles de la forêt.
Dans ce livre, absolument passionnant, l'auteur nous explique, entre autres, comment se crée une forêt :
"Les habitants des forêts sont confrontés à des missions très différentes, imposées par le sol et le climat. Chaque site est en soi nouveau et différent et, dans bien des cas, une essence n'est pas suffisamment armée pour créer sans problèmes seule les conditions pour une future forêt résistante et saine. Certaines conditions sont dues à des catastrophes naturelles, comme des feux de forêt, des glissements de terrain ou des tempêtes. Le sol est alors exposé sur de vastes surfaces à la pluie, au vent et au soleil. En peu de temps, le vent et l'eau emportent l'humus, le précieux écrin de la vie, et l'érosion le détruit. Afin d'éviter que la situation n'empire, la nature intervient très rapidement avec ses plantes pionnières qui poussent rapidement et sont adaptées aux conditions extrêmes. Chez les arbres, ce seront par exemple le bouleau, l'aulne, le sorbier ou le saule. Les plantes pionnières s'avèrent toujours être particulièrement peu exigeantes, rapides, légères et avec une grande capacité d'adaptation. Par contre, leur espérance de vie est brève. Leur mission consiste à fixer le sol et à le préparer, pour ensuite le céder aux gros arbres qui le préserveront. Pour n'en nommer que quelques-uns, ce sont, selon le climat et l'altitude, les chênes, les hêtres, les sapins, les mélèzes et les pins cimbres.
Les arbres des forêts constituent une communauté dans laquelle il y a répartition du travail. Chez les jeunes arbres qui poussent trop près les uns des autres, on observe bien sûr une concurrence impitoyable pour repousser l'autre. Il y a malgré tout chez les jeunes un travail d'équipe vers l'extérieur. La grande structure de la forêt est de toute façon construite et préservée dans le cadre d'une collaboration approuvée par tous. Il faut à un endroit les arbres à croissance rapide qui fixent le sol contre les tempêtes. Ce peut être des mélèzes, des chênes ou des sapins. D'autres arbres de semi-ombre, moins avides de lumière, comme les hêtres, les frênes et les épicéas, doivent combler les interstices. Les rives des cours d'eau ou les creux marécageux requièrent des spécialistes de l'humidité, comme les aulnes et les saules. Le pin, peu exigeant et capable de survivre en bonne santé avec un minimum d'humus et très peu d'eau, occupera les pentes caillouteuses et ensoleillées, jusqu'à ce que les premiers arbrisseaux et feuillus poussent à l'abri des pins et commencent à former une vraie couche d'humus avec leurs feuilles."
(source images : https://afsq.org/information-foret/notre-foret/connaitre-notre-foret/types-de-forets/)
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