L'humusation, de la permaculture ultime ?



Je vous ai déjà parlé il y a quelques années des solutions envisageables, lors de notre mort, pour que celle-ci soit la plus écologique possible (voir l'article de 2015 ici).

Les choses ont un peu évolué depuis, les cercueils en carton sont maintenant plus facilement trouvables et il existe même des urnes biodégradables pour mettre les cendres des défunts. Mais, pour les personnes désirant être incinérées, les crématoriums sont toujours aussi réticents et imposent souvent des taxes supplémentaires (quand ils ne refusent pas carrément le cercueil en carton).

Je crois aujourd'hui avoir trouvé la bonne solution : l'humusation.

En effet, en tant que Guide Composteur et Permacultrice expérimentée et militante, quoi de mieux que de terminer en humus pour le sol ?

Ce procédé écologique et permaculturel, utilise les micro-organismes présents dans du broyat pour transformer le corps humain en bon humus en une douzaine de mois.

C'est de la permaculture ultime puisque que le déchet corps devient une ressource (ou partie d'une ressource) d'un autre processus qui est la création d'humus. Ainsi tout se recycle vraiment jusqu'au bout !

Voilà une technique simple et peu coûteuse. Est-elle moins polluante ? Oui c'est certain ! Avec les techniques traditionnelles, les personnes qui avaient des plombages au mercure ou des prothèses en silicone, en titane, etc. polluaient le sol ou l'air (le sol, dans le cas de l'inhumation et l'air pour l'incinération.) Alors que là, ces objets non dégradables pourront être récupérés au bout d'environ 3 mois.


Concrètement comment cela se déroule-t-il ?


  • Le corps débarrassé de ses vêtements (s'ils ne sont pas biodégradables) et de ses bijoux est installé dans un linceul en tissu biodégradable.
  • Il est déposé sur un lit de broyat (composé de bois d'élagage et de lignite broyés, gorgés d'eau de pluie) de 20 cm d'épaisseur.
  • Le corps est ensuite recouvert de 2 m3 de ce broyat.
  • Puis une couche de paille, de feuilles mortes, de tonte d'herbe séchée vient servir de couverture pour garder la chaleur afin d’accélérer la décomposition.
  • Au bout de 3 mois de compostage, les matières non dégradables seront retirées et les os, riches en phosphore et en calcium et devenus friables, seront réduits en poudre.
  • Cette poudre mélangée à de l'argile sera incorporée au tas de broyat qui sera reconstitué.
  • Au bout de 12 mois, l'ensemble se sera transformé en super-humus, prêt à fertiliser les sols.


J'avoue que l'idée de me transformer en bon humus pour nourrir le sol me plaît énormément.

Bon, il reste un seul problème, mais de taille, à résoudre : pour le moment c'est interdit en France !

J'espère que lorsque l'heure de ma mort sera venue (le plus tard possible évidemment), ce problème de réglementation sera réglé et qu'il sera possible de m'installer dans mon jardin, recouverte de bon broyat afin que je puisse me transformer en 1,5 m3 de super-compost !





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