Nourrir 8 milliards d’êtres
humains en 2030, c’est possible. Mais, encore faut-il que les méthodes
d’agriculture utilisées soient « propres », c’est-à-dire
respectueuses de l’environnement et de la santé des populations.
Cela ne peut être réalisé
qu’à une échelle mondiale. Car il faut que les pays dits en voie de
développement puissent aussi bénéficier des techniques agronomiques
« propres ».
Voilà pourquoi j’ai décidé
aujourd’hui de vous parler du CIRAD : le Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement.
Le but de cet établissement public français est, en partenariat avec les pays du Sud, de
produire et transmettre de nouvelles connaissances, pour accompagner leur
développement agricole et contribuer au débat sur les grands enjeux mondiaux de
l’agronomie. (source http://www.cirad.fr/qui-sommes-nous/notre-mission
)
Pour cela, le Cirad axe
ses recherches principalement vers 6 domaines majeurs qui sont en interaction :
- inventer une
agriculture écologique intensive : c’est concevoir des systèmes de production durables, plus économes en
intrants et moins nocifs pour l’environnement, c’est aussi créer des variétés
mieux adaptées à leur milieu, inventer de nouvelles techniques de lutte contre
les maladies et les ravageurs. C’est comprendre le fonctionnement de la nature
pour exploiter ses ressources sans la détruire, et rompre avec les pratiques
fondées sur l’utilisation intensive et massive de pesticides, d’engrais
chimiques, d’eau et d’énergie fossile.(source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/intensification-ecologique/questions-de-recherche
).
Pour cela, ils doivent, par exemple : choisir des
plantes adaptés aux changements climatiques et au terrain, développer la
biodiversité, comprendre les interactions entre les différents écosystèmes,
augmenter la fertilité des sols en étudiant et renforçant la symbiose entre
plantes et micro-organismes, etc.
- étudier les
bioénergies : produire des bioénergies ne doit pas se faire au
détriment de la production de nourriture. Il
s’agit donc de concevoir des systèmes de production durable de biomasse dans le
contexte des communautés rurales, pour lesquelles l’accès à l’énergie reste un
problème, de mettre au point des procédés de valorisation énergétique de la
biomasse lignocellulosique – bois et résidus agricoles – et d’explorer les
potentialités agronomiques de plusieurs plantes, comme le jatropha, le coton,
l’arachide, le soja, le sorgho et la canne à sucre. (source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/biomasse-energie-et-societes-du-sud/questions-de-recherche
).
Pour cela, il faut, par exemple, inventer de nouveaux
systèmes de production de bioénergie et optimiser l’existant, tout en
favorisant les économies d’énergies. Mais, il faut aussi prendre en compte
l’impact écologique et les répercutions sur la production alimentaire de base.
- prévoir une
alimentation de qualité accessible à tous : il faut parfois faire
évoluer les habitudes alimentaires des consommateurs mais également transformer
et optimiser les filières de production. Il faut concevoir des systèmes de production horticole fondés sur des
itinéraires techniques respectueux de l’environnement et de la qualité.
Mais également : définir les
critères d’évaluation de la qualité nutritionnelle, sanitaire et gustative des
aliments, mettre au point des
procédés intégrant savoirs traditionnels et technologiques. De plus, il est
important d’aider les petits producteurs
du Sud à s’adapter à l’évolution des
attentes des consommateurs et aux règles
internationales de l’économie, tout en respectant les normes sanitaires, sociales ou environnementales. (source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/alimentation-accessible-et-de-qualite/questions-de-recherche
)
- anticiper les
maladies émergentes et les risques sanitaires : accroissement des échanges internationaux, changements climatiques,
urbanisation, faiblesse de nombreux systèmes sanitaires, intensification des
modes d’élevage…, autant de facteurs qui favorisent l’émergence des maladies
animales et zoonotiques. Il faut penser à prévenir mais aussi stopper
la diffusion et guérir de nouvelles maladies comme, par exemple, la grippe
aviaire ou la fièvre porcine. Il faut pouvoir évaluer la diversité génétique des agents pathogènes, des vecteurs et
des hôtes, identifier les composantes
génétiques et génomiques, biologiques et écologiques, des interactions entre
hôtes, vecteurs et agents pathogènes et étudier les populations pour définir et
quantifier les facteurs de risque. (source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/sante-animale-et-maladies-emergentes/questions-de-recherche
)
- réduire les
inégalités et la pauvreté : il faut évaluer les impacts que les
différentes politiques économiques de développement auront sur la population et
agir sur les emplois et revenus, les
conditions de vie, d’alimentation et de santé, les processus migratoires.
Mais également, analyser et accompagner
l’élaboration des politiques publiques concernant le secteur agricole,
l’alimentation, l’aménagement du territoire et la gestion des milieux et des
ressources et définir le rôle de
l’agriculture familiale. (source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/politiques-publiques-pauvrete-et-inegalites/questions-de-recherche
)
- étudier les
relations entre l'agriculture, l’environnement et la société : L’extension de l’agriculture engendre des
pressions sur l’environnement et parfois des conflits d’intérêts. Cette
situation est particulièrement marquée dans les milieux tropicaux et
méditerranéens, sujets à de fortes contraintes et sensibles aux évolutions
climatiques. Pour concevoir des modes de gestion durable des espaces ruraux et
des écosystèmes, il faut en connaître les ressources et leur évolution, mais
aussi les interactions entre leurs diverses composantes, tant dans leur
dimension biologique que sociale. L’objectif est de composer une nouvelle
gestion des territoires qui s’appuie sur la production agricole et sur la
restauration des services écologiques des écosystèmes. (source http://www.cirad.fr/nos-recherches/axes-prioritaires/agriculture-environnement-nature-et-societes/questions-de-recherche
)
Pour étudier tous ces domaines, le CIRAD est divisé en 37
unités de recherche. Des expérimentations in situ ont lieu en Guadeloupe, à la Réunion et en Guyane. Des
résultats encourageants ont été réalisés et des techniques intéressantes ont
été trouvées.
Par exemple : à la Réunion , on utilise des plants de maïs pour piéger
les mouches des légumes ; au Laos, on utilise la technique du semis direct
sans labour sur couverture végétale pour améliorer la qualité des sols et par
conséquence la qualité et la quantité produite ; au Nicaragua, les
chercheurs et les petits producteurs se sont associés pour sélectionner une
variété de Sorgho plus productive et mieux adaptée.
Comme quoi, lorsque des chercheurs se tournent vers d’autres
voies que le tout OGM, il est possible de réconcilier science, technologie et
écologie.
Mais, il faut rester vigilant et éviter que, sous couvert de
vouloir améliorer la vie des populations du Sud, on est recours comme Bill
Gates a des techniques d’apprentis sorciers, qui un jour, risqueraient de se
retourner contre leur créateur.
(source image Microsoft Office Clipart)
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