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Bientôt les sports
d’hiver. Les stations de ski commencent à ouvrir, du moins celles où il y a de
la neige. Depuis quelques années, les canons à neige permettent de palier
l’absence de neige. Du point de vue économique, ils sont indispensables pour
que les stations survivent. Mais, écologiquement, qu’en est-il ?
N’existe-t-il pas d’autres moyens pour que les stations survivent malgré le
manque de neige ?
Dès qu’approche la date d’ouverture des stations de sport
d’hiver, les directeurs et travailleurs de ces stations scrutent le ciel pour
voir la neige tomber. Mais, cette dernière tombe de moins en moins.
Des canons à neige
pour pallier le manque de neige
Tous les ans, c’est la même chose, les directeurs de station
râlent parce que la neige n’est pas au rendez-vous. C’est le cas surtout pour
les stations de basse montagne. Pour celles de haute montagne, la neige est
généralement présente.
C’est vrai, quand on écoute les Anciens habitants la
Montagne, ils disent tous qu’avant, les massifs étaient recouverts d’une
épaisse couche de neige, à partir de la fin de l’automne jusqu’au début du
printemps.
Le réchauffement climatique semble être passé par là. Toutefois,
selon les prévisions des climatologues, les hivers devraient, dans l’avenir,
être plus froids et plus enneigés, ce qui devrait réjouir les directeurs de
stations.
Toutefois, l’enneigement n’est pas une science exacte et est
très aléatoire, d’une année sur l’autre. Pour remédier à cette pénurie de
neige, ont été inventés les canons à neige. Comme leur nom l’indique, ils
servent à fabriquer de la neige artificielle.
Comment fonctionne
les canons à neige ?
Pour schématiser, pour que la neige artificielle se forme,
il faut de l’eau et de l’air.
Si vous projetez uniquement de l’eau avec un canon, les
gouttelettes d’eau sont trop grosses pour geler instantanément. Pour commencer,
vous devez former de minuscules gouttelettes en mélangeant, sous pression, très
peu d’eau et de l’air. A la sortie du canon, ces gouttelettes, comme elles sont
minuscules, gèleront. Au final, à la sortie du canon, vont se mélanger l’eau et
ces minuscules gouttelettes congelées et, par évaporation, les grosses gouttes
d’eau vont geler à leur tour.
C’est un processus ingénieux qui permet aux stations
(surtout les plus grosses et les plus riches) de survivre, en attendant que
tombe la vraie neige.
La neige artificielle n’est pas d’excellente qualité mais
elle permet aux touristes de s’amuser un peu. Les canons à neige ont un impact
économique indéniable. Sans eux, beaucoup de stations auraient fermé depuis
longtemps et de nombreux saisonniers se seraient retrouvés au chômage.
Mais, sous prétexte que les canons à neige sont nécessaires
pour maintenir les sports d’hiver et les emplois qui suivent, doit-on mettre de
côté les énormes problèmes écologiques qu’ils posent ?
L’impact écologique désastreux
des canons à neige
Comme vous l’avez deviné en lisant la description du canon à
neige, il nécessite l’utilisation de beaucoup d’eau. Cette dernière est puisée
dans les retenues collinaires, des sortes de barrage où est stockée de l’eau de
pluie et des ruisseaux.
Cela signifie donc que ces retenues collinaires pompent
l’eau des cours d’eau. Et, comme les canons à neige sont de plus en plus
nombreux, le pompage est de plus en plus important.
A une époque où la sécheresse est dénoncée partout en
France, il paraît aberrant d’autoriser les stations de ski de puiser une eau si
précieuse, pour faire fonctionner leurs canons à neige.
La situation est d’autant plus alarmante que l’Etat, via les
Préfectures, semble se désengager du problème. Aucune norme, aucun contrôle
stricts ne semblent être prévus pour le moment. L’Etat ferme les yeux,
tellement les enjeux économique et touristique sont importants.
Dans un article d’Europe-Ecologie-Les Verts du 22 février2011, on apprend qu'il faut l’équivalent du contenu de 2
piscines olympiques, soit 4000
m3 d’eau, pour enneiger artificiellement 1
hectare !
Non seulement, les réserves en eau s’amenuisent mais, en
plus, ces réserves collinaires ont un impact sur la faune et la flore des
montagnes. L’eau, dans ces bassins de rétention, croupie, se pollue et se
déverse partout dans la terre. Les ruisseaux et les lacs, en aval, ne reçoivent
plus l’eau des ruisseaux et voient leur volume diminué dangereusement d’année
en année.
La situation est déjà préoccupante et elle risque de
s’aggraver puisqu’est prévu d’agrandir encore et encore les capacités de
stockages des retenues collinaires, pour suivre la multiplication des canons à
neige dans les stations.
L’avenir semble bien sombre, à moins que les stations
arrêtent de s’équiper en canons à neige et recherchent des solutions pour faire
venir quand même les touristes à la Montagne.
Les solutions alternatives
aux canons à neige
Pour pallier le manque de neige, certaines stations ont
décidé de se diversifier et de proposer des alternatives au ski, en misant sur
la randonnée, l’escalade, le vtt, la découverte de la faune et de la flore, la
culture ou la gastronomie.
Certaines stations ont bien compris la montée en puissance
de « wellness », du bien-être en France. Elles ont donc développé des
centres nautiques, des spas, des centres de massage…, qui attirent les
touristes, souvent fortunés.
Espérons que d’autres stations emboîteront le pas à ces
stations d’un genre nouveau qui ne misent plus tout sur le ski. Cela permettra
de diminuer le nombre des canons à neige et d’arrêter le pillage des ressources
en eau, déjà à un niveau alarmant !
Co-auteurs : Brunet Isabelle et Gawelik Katy
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