L'avenir est aux micro-fermes

 

La version audio de l'article : https://anchor.fm/blabladisa/episodes/Lavenir-des-micro-fermes-e147lfn

410 millions de small-farming ou micro-fermes existent dans le monde, selon la FAO.

 

Leur superficie varie d’un pays à l’autre. Par exemple, en Chine, une micro-ferme ne peut faire que 0,07 hectare (= 700 m²), en Russie, 0,4 hectare et en Europe, 2,2 hectares.

 

410 millions représentent en fait 80 % des fermes dans les 2/3 des pays du monde !

Leur importance n’est pas négligeable, puisque ce sont elles qui nourrissent la majorité de la population mondiale, en leur fournissant les aliments périssables (légumes, fruits, viande, œufs, fromage, etc.). 

Ces micro-fermes, comme leur nom l’indique, sont de petites structures individuelles ou familiales qui vendent leur production sur les marchés locaux ou par circuits courts (sous forme d’Amap, de magasins de producteurs, de paniers, etc.).

 

Leur production est diversifiée : légumes, fruits, viande, œufs, fromage, miel, herbes aromatiques, champignons, etc. Toutefois, il leur est difficile de produire des céréales, vu la petite superficie dont elles disposent. La Chine fait exception, puisque le riz y est produit par des milliers de petits paysans.

 

Les micro-fermes ne cessent de prendre de l’ampleur et s’éloignent de la campagne pour devenir urbaines ou périurbaines. Elles sont créées par des néo-ruraux, des citadins ou des urbains, en reconversion.

 Ces derniers font preuve d’imagination et établissent des micro-fermes dans des domaines variés, parfois surprenants :

• l'arboriculture avec des vergers ou des haies fruitières,


• le maraichage,


• les fermes de loisirs,


• les fermes d'élevage de volailles ou de cochon,


• la pisciculture,


• la culture de champignons en zone boisée, en cave ou en parking,


• l'horticulture sur toiture,


• la culture en bacs ou containers,


• l'hydroponie ou de l'aquaponie,


• la production de microgreen,


• etc.

Bien entendu, qui dit petite taille, dit problème de rentabilité. Mais, les propriétaires de micro-fermes sont ingénieux et savent facilement s’adapter. Ils ont donc mis en place des moyens pour vivre de leur activité : par exemple, ils se diversifient, en exerçant plusieurs métiers en même temps, comme le maraîchage + la production de petits fruits + élevage de volailles.

 

Toutefois, ces nouveaux agriculteurs ne se lancent pas complètement dans l’inconnu, puisqu’ils peuvent suivre les conseils (en les adaptant à leur situation et leur environnement) de Eliot Coleman, John Jeavons ou Jean-Martin Fortier, qui ont relancé et popularisé la micro-agriculture urbaine, en reprenant et en remettant au goût du jour les techniques des maraîchers français des XVIII^ème et XIX^ème siècle.

 

Ces micro-fermes (de 1 000 à 6 000 m²) sont d’une importance capitale pour la survie de l’Humanité.

 

Implantées au cœur même des villes ou en zone périurbaine, elles permettront de produire une nourriture de meilleure qualité, plus saine, non-transformée, ne nécessitant pas de transports et, surtout, facilement accessible par la population environnante. A moins de grosses intempéries, les risques de pénuries alimentaires sont donc largement réduits !

 

Leur petite taille constitue un atout majeur, car les micro-fermes sont au plus près des habitants (qui ont besoin de se nourrir tous les jours) et constituent un lieu de partage fabuleux. Elles peuvent exploiter chaque petit bout de terrain disponible, s’adapter aux aléas de la vie, en faisant preuve de résilience.

 

Les micro-fermes sont l’avenir de l’Humanité, à condition que les pouvoirs publics des différents pays leur laissent le loisir de se développer ou, plutôt, leur laissent une petite place à côté des exploitations intensives qui détruisent la nature et qui empoisonnent la population.

 

La France, malheureusement, ne semble pas encore avoir compris l’importance des micro-fermes.

 

Fort heureusement, partout dans le pays, la résistance s’organise. Espérons qu’on leur laissera le loisir de continuer à nourrir simplement la population, comme le faisaient les paysans d’antan.  

Pour aller plus loin...

Le jardinier-maraîcher - Manuel d'agriculture biologique sur petite surface  

 Maraîchage biologique. La méthode d'Eliot Coleman: Techniques et outils de culture

Créer sa micro-ferme : permaculture et agroécologie